Mairie de Lévignacq

Histoire de Lévignacq

Histoire de Lévignacq

La légende raconte que Lévignacq se situait autrefois sur une ancienne voie romaine, puis à la croisée des chemins de Saint Jacques de Compostelle. Empruntée par les voyageurs, qu’ils soient marchands ou croyants

Aux origines du nom de Lévignacq.

La première mention du village de Lévignacq remonte à l’année 1274 et était écrite sous la forme Aubinhac, orthographe que l’on retrouve régulièrement au XIVe siècle. Bien sûr cette mention relativement tardive n’est pas « la date de fondation » de Lévignacq. Son origine est très probablement beaucoup plus ancienne, la présence de mottes féodales (le Tuc de Lamothe, la motte du château d’Uza) le confirmant. Une occupation humaine encore plus lointaine est probable si on se réfère à l’étymologie de Lévignacq, c’est-à-dire à l’origine de son nom. En effet Aubinhac, nom originel de Lévignacq, proviendrait du nom d’un homme latin, Albinius. Lévignacq aurait dont été le nom d’un domaine antique, la « propriété d’Albinius ».

 

Le passé médiéval du village.

Il se matérialise à travers l’architecture de son église. Quelle était-elle aux XIII e et XIV e siècles ? Modeste église rurale, elle se résumait d’est en ouest à une tour porche prolongée par une nef s’ouvrant sur un chœur semi-circulaire qui conserve toujours un riche décor peint au XVe siècle. Le clocher, véritable fortin doté de meurtrières et d’archères constituait un élément de défense majeur de cette église fortifiée. Dans cette région de sable où la pierre se fait rare, l’église seule construction de pierres (ici de la garluche), reste l’ultime recours pour la population face à une agression.

 

A quoi ressemblait Lévignacq (le Vignac) aux XVII et XVIIIe siècles.

Grâce à quelques allusions géographiques distillées par des prêtres de la paroisse du Vignac, nous disposons d’informations nous permettant de reconstituer globalement le cadre de vie des populations locales. En 1728, le Vignac est présenté comme « une vaste forêt de bois de pins parmi lesquels les paisans travaillent quelques terres arides, stériles , très sujettes aux moindres gelées…ce qui fait que la plupart des particuliers sont forcés d’abandonner leurs terres labourables pour y laisser venir des pins dont la culture est plus facile. ». Trente ans plus tard, le curé n’est pas plus flatteur pour la paroisse dont il a la charge. En effet, selon lui, Le Vignac dispose d’un climat « qui ressemble aussitôt à l’Arabie Pétrée qu’à la zone torride». Il affirme encore que : « les biens de ce pays » ne sont « que des sables brûlants ». L’ingratitude du cadre de vie au Vignac est telle qu’il avoue que seul le sacerdoce peut encourager ou contraindre un homme à s’installer dans une pareille contrée, le séjour y étant qualifié d’insipide. Peu indulgentes, ces descriptions rejoignent néanmoins celles des paroisses voisines appartenant au même contexte géographique, géologique et paysager. Mais chacun d’eux, qu’il soit autochtone ou observateur représentant de l’Etat, souligne la particularité de cette région, les pinhadars. Ils reconnaissent tous le rôle primordial et vital de la forêt, « l’unique ressource qu’ils ont est de produire des pins ». Le Vignac n’y échappe pas. Le Vignac se définit alors par cette dualité : sables stériles-forêts productives.

 

Installé sur la rive droite du ruisseau du Vignac, alors que la vallée dans lequel il serpente s’élargit, le bourg regroupe quelques maisons autour de l’église implantée au carrefour de plusieurs chemins. Plus au nord, alors que le ruisseau du Vignac sert de limite à la paroisse de Lit et du Vignac, le quartier d’Uza, beaucoup plus éclaté que celui du bourg s’étire le long des chemins qui mènent respectivement à Saint-Julien et à Mézos. Dominant le ruisseau du Vignac qui traverse des zones beaucoup plus humides laissant présager les eaux de l’étang de Lit-Saint-Julien, le château des comtes de Lur Saluces contrôle ces confins du Born et du Marensin. Ce hameau est alors officiellement au XVIIIème siècle un quartier du Vignac. Les maisons d’habitations recensées sont toutes sur la rive droite, sur les terres du Vignac, seule la forge et le reste du site industriel sont bâtis sur la rive gauche, litoise.

 

 Une population étrangère à la région

Au XVIIIe siècle, l’une des originalités de la population du Vignac vient de la présence  relativement importante de population étrangère à la région aux origines géographiques très diverses. L’activité économique du Vignac et de sa région demande une main d’œuvre spécialisée qu’elle ne peut fournir. Les forges d’Uza et l’exploitation de la forêt ont besoin de forgerons, de fondeurs, maître-fourneau, de charbonniers, de scieurs de long, de bûcherons… Au Vignac, les métiers de la forêt sont d’autant plus importants qu’ils sont indispensables au bon fonctionnement des forges qui a besoin  de combustible. Si les Basques et les Auvergnats sont traditionnellement les charbonniers et les scieurs du pinhadar dès le XVIIIe  siècle, ils sont particulièrement nombreux dans cette région forestière des confins du Born et du Marensin grande productrice et consommatrice de bois de pins.  En 1764, on recensait 129 charbonniers originaires du Pays Basque. Par ailleurs, le comte de Lur Saluces fait venir du personnel qualifié et expérimenté pour faire fonctionner les forges, il est originaire de régions où l’industrie du fer était déjà bien implantée comme la Franche-Comté, le Hainaut ou l’Alsace.

              

Des quartiers spécialisés.

Une seconde originalité du Vignac se dessine à travers l’étude de sa population et de ses activités : la spécialisation plus ou moins marquée des quartiers du Vignac. Pour chacun d’eux, nous avons attribué une dénomination à connotation professionnelle, reflet de la prédominance d’une activité économique.

 

« Le quartier des forgerons et des vignerons » est bien sûr celui d’Uza où se concentrent les métiers induits par les forges.  Au XVIIIe siècle y subsistent les derniers vignerons du Vignac : 90% des vignerons recensés dans les registres paroissiaux sont installés à Uza.

« Le quartier des bergers » peut être assimilé à celui de Naboude. Ici aussi, la majorité des bergers connus vit dans ce quartier Est du Vignac en lisière du Moura, landes à pâturage, communautaires et partagées avec les pasteurs de Mixe.

« Le quartier des gemmeurs-éleveurs » englobe ceux de Belloc et d’Edegoin. Situé dans la partie la plus forestière du terroir vignacois, il réunit en son sein une forte proportion de métayers qui récoltent la résine et pratiquent un élevage extensif dans les landes qui encerclent et cloisonnent les pinhadars.

« Le quartier des artisans », de manière plus traditionnelle correspond au bourg du Vignac.